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L’impératrice de Rome

Depuis Rome aujourd’hui, le portrait d’une femme qui parle et pense, par l’immense écrivain chilien, Roberto Bolaño.

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L’impératrice de Rome

Rome, aujourd’hui. Une mère et aussi une femme mariée parle seule. Parle de quoi ? D’elle et de son frère, d’un moment de leur adolescence à Rome, juste après la mort simultanée de leurs parents. Parle comme on descend un fleuve. Non comme d’un retour vers le passé. Mais comme porté par le courant d’un passé d’où elle semble ne plus finir de chuter. Elle commence ainsi : – Il n’y a pas longtemps, j’ai été une délinquante.

Et finit par : – Un monde que même les satellites qui gravitent autour de la Terre ne peuvent capter, et où existait un vide qui était mon vide, une ombre qui était mon ombre.

Entre les deux, le récit bref d’une expérience initiatique sans mélodrame, ni auto-apitoiement, ni fantaisies rédemptrices au-delà de la simple illusion d’une vie meilleure. Le portrait d’une femme qui parle et pense, comme à l’écoute de ce que l’on n’entend que le dimanche après-midi, l’été, dans les quartiers populaires de Rome : l’heure qui sonne aux églises, un chien qui aboie dans un appartement voisin déserté, l’approche d’une tempête qui n’est pas située dans le ciel de Rome, qui viendrait d’un autre monde.

L’adpatation théâtrale
Un spectacle à jouer en tous lieux

Qu’est-il arrivé à Bianca entre le moment de son adolescence dont elle parle et aujourd’hui ?
C’est notre première question pour adapter et mettre en scène ce roman au théâtre.

Nous aurions été appelé-e-s à écouter la comédienne Valérie Schwarcz nous raconter qu’elle s’appelle Bianca, autrice d’un premier roman – L’Impératrice de Rome – remarqué par un admirateur, incarné par Noël Casale, qui souhaite en parler avec elle.
Leurs rencontres n’auraient pas forcément lieu que dans des théâtres mais aussi (et de préférence) dans des bibliothèques, des librairies, des cafés, dans des jardins l’été, dans des locaux associatifs, dans un musée… Il n’y aurait donc, chaque fois, ni décor ni lumières autres que celui et celles du lieu-même.
Ça commencerait comme n’importe quelle rencontre entre une romancière et un lecteur attentif.
Deux chaises. Deux micros. Une pile de livres à signer.
C’est ainsi que nous avons lancé le travail en avril dernier.
Puis très vite, on a remarqué que Bianca ne parle pas trop (chacun de ses mots lui est absolument nécessaire), mais un peu trop longtemps. Et que l’admirateur peut se mettre, lui, à se taire complètement, à s’enfouir dans un silence qui pourrait bien, à la façon d’un trou noir, attirer irrésistiblement Bianca.
Et que pourrait-il advenir de ce trou noir ?
Est-ce que la suite du témoignage de Bianca, le récit de la si singulière épreuve de son adolescence, pourrait se passer de mots ? Est-ce que des deux figures conventionnelles et familières du début peuvent apparaître d’autres figures, d’autres masques, d’autres êtres, d’autres monstres, d’autres anges, d’autres étoiles ?
Quel théâtre nous faudra-t-il inventer pour déposer l’expérience rapportée, ainsi que le rêvait Kleist, sur les genoux de nos cœurs ?

Résidence de création du 28 octobre au 5 novembre 2024

distribution & production

D’après Un petit roman lumpen de Roberto Bolaño
Traduit de l’espagnol (Chili) par Robert Amutio, Christian Bourgois Éditeur, Paris (2012)

Adaptation, conception et mise en scène Noël Casale
Avec Valérie Schwarcz et Noël Casale
Costumes Claire Risterucci
Oeil extérieur Xavier Tavera

Photographie Eric Rondepierre, Sirène (avec son aimable autorisation)

Production déléguée Teatru di u Cumunu – Théâtre du Commun (Bastia)
Coréalisation Espace Diamant Aghja Ajaccio, Art Mouv’, Una Volta Bastia.
Soutiens Collectivité de Corse, Ville de Bastia

Représentations

Ajaccio - Espace Diamant hors les murs - Dates des représentations à venir