Photo : Eric Rondepierre

Vie de Jean Nicoli

Photos : Eric Rondepierre – Jean Nicoli (archives de la famille Nicoli)

D’après le texte de Noël Casale publié In Gens de Bastia, Éditions Albiana, 2020
Avec Patrizia Poli et Noël Casale
Costume Claire Risterucci
Production déléguée Teatru di u Cumunu – Théâtre du Commun (Bastia)
Soutiens Collectivité de Corse, Ville de Bastia, Studio Art’Mouv (Bastia)

Représentations
En Corse
7 août Olmi-Cappella (Aria)
9 août Rennu (Chapelle)
30 août Zonza (Place de l’église)
12 septembre Ajaccio (Théâtre de l’Aghja)
15 septembre Folelli (Médiathèque de Castagniccia) 18h30
3 octobre Sainte Lucie de Porto-Vecchio (A Scena) 20h30
11 octobre Ghisonaccia (Salle des fêtes) 18h
18 novembre Bastia (Bibliothèque centrale) 14h30

La version scénique de Vie de Jean Nicoli a été créée en 2012/2013 dans une mise en scène de Noël Casale. Avec Edith Mérieau et Moustapha Mboup (jeu), Anne Lezervant (scénographie, costumes), Marie Vincent (lumière). Les détails ici.

Raconter la vie de Jean Nicoli au théâtre. Pour raconter au théâtre la vie de Jean Nicoli comme je le souhaitais – par tous les côtés en même temps (Cézanne), c’est-à-dire par de nombreux points de vue – j’avais commencé par écrire une dizaine de récits portés par autant de personnages. Mais l’un d’eux a pris de plus en plus de place. Celui de l’épouse de Jean Nicoli : Jeanne Nicoli. Dans son journal intime, Jean Nicoli la décrit souvent triste, fatiguée, éplorée. Elle semble passer son temps à coudre, tricoter et se plaindre. Or, à voir des photos d’elle, on peut douter de ce portrait assez conventionnel. Elle m’y apparaissait forte et fière, belle, le regard franc et dense, le sourire énigmatique. Elle meurt d’un cancer en 1937, à l’âge trente-sept ans. Ici, sur scène, c’est donc elle qui parle. Jeanne Nicoli. De son mari. D’elle avec lui. De ce que d’autres ont dit ou disent encore de lui. Elle ne l’aura pas connu héros et martyr mais elle en parle aussi dans ces années-là. Au théâtre, c’est possible. Sa parole voyage librement à travers le temps et l’espace. On l’écoute et nous sommes en Corse, c’est la guerre. Puis au fin fond de la brousse ou sur les rives du Niger, quinze ans avant, un jour de tornade – un vieillard noir épuisé par des travaux forcés vient de se pendre. Retour au village, leur enfance et celle du siècle. L’Afrique encore, par les lettres de protestation que Jean écrit pour des tribus maltraitées, par ses premiers engagements politiques, puis nous voici attablés avec des anciens combattants aujourd’hui près de Bastia, en plein midi l’été, il fait chaud, ils se souviennent. Et avec tout ce qu’elle nous raconte – portraits, situations, rêves, méditations… – c’est en creux son histoire à elle que nous découvrons aussi. L’histoire d’une femme qui en nous parlant d’elle à travers d’autres – avec l’histoire des autres – essaie de penser ce qui est arrivé, ce qui arrive, ce qui pourrait arriver.

Dossier Vie de Jean Nicoli et Rome l’hiver

 

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