Partager ce spectacle
Bastia an zéro vingt ou Rome plutôt que vous
Bastia, soir du 14 avril 2020. Intérieur nuit. Un homme, une femme. On finit de dîner. L’homme s’endort. La femme lit un cahier. En silence, puis à voix basse dans le sommeil de l’homme. Journal intime. On l’écoute. Semble s’être préparée à un voyage en Italie. Aurait dû être à Rome cette nuit (vieille promesse d’y retrouver quelqu’un) mais le monde est à terre depuis un mois et la mer est un mur. Elle parle comme on remonte un fleuve. Retour d’instants passés, de fantômes, vivants et morts, remémorés avec étonnement – Ind’una notte schjarita da a luna ma nebbiosa / dans une nuit baignée de lune mais brumeuse dit soudain l’homme. Se mettent à lire ensemble, à réciter, à dire, à jouer le rêve d’un voyage de l’autre côté de la mer. Voix qui élargissent la nuit. Liberté intérieure de plus en plus grande. Ouverture de gouffres. Vertiges. Plus grand-chose où s’appuyer au bout de la nuit. Au vent qui, peut-être, avec le jour va se lever et, comme au retour de la lumière dans la salle à la fin d’un spectacle, nous réveiller d’un sommeil qui nous a prévus longuement.
D’après le texte de Noël Casale, Bastia an zéro vingt, éditions éoliennes.
Avec Valérie Schwarcz, Alice Serfati et Xavier Tavera
Mise en scène Noël Casale
Scénographie Costumes Anne Lezervant
Lumière Pierre Peyronnet
Photographie Eric Rondepierre (avec son aimable autorisation)
Production déléguée Teatru di u Cumunu – Théâtre du Commun (Bastia)
Soutiens Collectivité de Corse, Ville de Bastia, Studio Art’Mouv (Bastia), Aghja-Scène d’Ajaccio, Atelier du Plateau