Il n’y a pas d’or au fond des mers

Une proposition de théâtre de Noël Casale et Pascal Omhovère

photo / DR
Saison 2016/17

D’après Une pluie de cristaux de glace (2012) Renaud Watwiller / Le Naufrage du Titanic (1979) Hans Magnus Enzensberger / Sur le naufrage du Titanic (1912) Joseph Conrad
Avec Noël Casale, Pascal Omhovère
Conseil lumière Marie Vincent
Conseil costume & espace Anne Lezervant
Production  Théâtre du Commun, Ville d’Ajaccio, Collectivité Territoriale de Corse, Compagnie Sub tegmine fagi, Ajaccio Soutien Théâtre Joliette-Minoterie, Théâtre de la Mer et Théâtre de Lenche, Marseille

Deux hommes s’apprêtent à lire Le naufrage du Titanic, poème de Hans Magnus Enzensberger. Ça commence. Mais voici que l’un, puis l’autre, se détournent de cette lecture pour nous parler d’autre chose. Du crash d’un avion de ligne français et d’un autre naufrage – figures, méditations, rêveries – puis reviennent au poème – La collision fut très légère… / De l’eau salée sur les courts de tennis… / Nous coulons en silence… / Allons, voyons, du calme… / Trempé jusqu’au os… – C’est sans doute une chose étrange d’essayer de  dialoguer avec ces textes au style et au propos apparemment si différents. Mais l’homme, plus que jamais, semble en être le cœur, aux prises avec lui-même et avec le monde.

Ces trois textes nous parlent des potentialités de catastrophe qu’une croyance bornée dans le « Progrès » et la « Technique » peut engendrer. L’idée n’est pas nouvelle bien sûr mais nous avons envie de la (re)mettre en jeu un peu à la façon dont Baudrillard dit: « – Quand on invente un avion à mille places, on invente la catastrophe à mille morts ». C’est-à-dire en pensant à ces hommes qui racontent toujours un peu la même chose et que presque plus personne n’écoute. Et « les hommes seuls – comme dit Godard – parlent toujours trop » (« Pierrot le Fou »). Des histoires de catastrophes aujourd’hui, il y en a tellement plein les journaux et les commissariats, qu’on finit parfois par s’en lasser et par tomber sur ces celles-ci, bien senties, bien pensées, donc bien écrites et qui nous arrivent, l’une d’un passé récent, les deux autres de beaucoup plus loin. Se pencher vers le passé parce qu’on ne sait pas de quoi est fait le présent et sera fait l’avenir. C’est bien ça qu’on appelle être devenu un vieux con, non ?

Noël Casale & Pascal Omhovère

Ils n’étaient pas rassemblés avant le récit, c’est la récitation qui les rassemble. Avant, ils étaient dispersés (c’est du moins ce que le récit, parfois, raconte), se côtoyant, coopérant ou s’affrontant sans se reconnaître. Mais l’un d’eux s’est immobilisé en un lieu singulier, à l’écart mais en vue des autres, et il a entamé le récit qui a rassemblé les autres. Il leur raconte leur histoire, ou la sienne, une histoire qu’ils savent tous, mais qu’il a seul le don, le droit ou le devoir de réciter.

Jean-Luc NANCY

Noël Casale et Pascal Omhovère travaillent ensemble depuis la victoire de  l’équipe de France de football à la Coupe  du Monde de 1998. Auteurs, metteurs en scènes, acteurs, ils ont souvent unis leurs imaginaires pour des spectacles du Théâtre du Commun – Duras, Vesaas, Shakespeare et trois des pièces de N.C. (Liberty Valance est mort, Forza Bastia, Reprise d’un triomphe). De nouveau complices aujourd’hui pour jouer avec ces trois textes, ils se proposent d’en faire du « Théâtre à mains nues ».

Sub tegmine fagi est une compagnie de théâtre fondée il y a trois ans par Pascal  Omhovère et aidée ponctuellement par la Ville d’Ajaccio. Son nom signifie Sous l’ombre des hêtres. Ce sont les derniers mots des Géorgiques de Virgile. Deux pôles essentiels: Le théâtre documentaire en collaboration avec Operae, et la découverte de textes par des lectures publiques. Dernier spectacle : La Californie en février 2016 l’Espace Diamant à Ajaccio.


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