Dans le cadre d’un projet d’action artistique dans la ville
Une proposition de théâtre de Noël Casale

Et du groupe XII de l’Atelier Mémoires du Présent
Dominique Appietto, Karine Bertocchini, Marie Claude Casanova, Marie-Paule Gil, Catherine Nicolaï, Kristina Rondeau, Pierrette Ruggeri, Martine Santoni, Vanina Urbani
Durée du spectacle 1h10

GENS DES CANNES, GENS DES SALINES, GENS D’AJACCIO
Un projet d’action artistique dans la ville

En 2011, nous avons été chargés par la Ville d’Ajaccio de mettre en place des projets d’action artistique aux Cannes et aux Salines en accompagnement du Projet de Rénovation Urbaine en cours dans ces quartiers. Durant près d’un an, nous y avons rencontré leurs habitants et recueilli leurs témoignages. Ils nous ont parlé de leur environnement, de leur vie quotidienne, évoqué leurs joies et leurs peines, leurs souvenirs, leurs rêves et raconté leur histoire. Nous avons découvert que la grande richesse de ces quartiers réside dans tous ces récits de vie venus non seulement du passé d’Ajaccio et de la Corse, mais aussi du monde entier. Les projets que nous avons mis en place ont pour but de transmettre ces récits de vie – ce patrimoine immatériel – par des ateliers d’écriture, de théâtre et de photographie (1).
Liza Terrazzoni, Noël Casale

AU BORD DE LA MER BLEUE
Théâtre – À la mémoire de Boris Barnet

Un homme oublié de tous depuis longtemps – Marc Aurèle – s’est vu un jour confier la mission d’explorer les quartiers d’une ville qui n’est pas sans faire penser (bien qu’elle ne soit jamais nommée) à Ajaccio. Alors qu’il se prépare à donner une conférence à ce sujet, des personnes rencontrées lors de cette mission lui apparaissent et, d’une scène à l’autre, le plongent dans une sorte de mauvais rêve. Des femmes s’y prennent pour des hommes. Une espèce de tribunal se met à ressembler à une étrange mascarade… Mais au fil de situations en charpies et de bouts d’histoires improbables, on commence à se dire que nous sommes peut-être en présence de gens effrayés. Mais par quoi ? Parce qu’un jour ce Marc Aurèle est venu à eux pour recueillir leur histoire ? Eux qui en nous en racontant mille millions semblent nous crier tout bas – Vous savez, nous, Monsieur, des histoires, on n’en veut pas ! N.C.

Les gens respectables connaissent relativement peu de choses de Cornerville (…). Cornerville est souvent choisi quand on fait visiter les quartiers populaires aux membres des classes aisées pour leur donner un aperçu des mauvaises conditions de logement. On peut ainsi constater de visu, tout comme en consultant les statistiques, que les baignoires y sont rares, que les enfants envahissent les rues étroites et mal entretenues, que le taux de délinquance juvénile est élevé, que les délits sont répandus chez les adultes, et qu’une forte proportion de la population a vécu grâce à l’aide sociale pendant la dépression économique.
Vu sous cet angle, les gens de Cornerville semblent être voués à l’aide sociale, aux tribunaux ou à l’anonymat. Mais il y a quelque chose qui manque dans ce tableau : les êtres humains. (…) Celui qui en prend la peine voit le quartier apparaître sous un jour tout à fait différent. Les immeubles, les rues, les passages, jadis symptômes de délabrement et de surpopulation, deviennent le décor familier où évoluent les acteurs de la scène de Cornerville.

(1) L’atelier photo dirigé par Jacques Maton (photographe) et Liza Terrazzoni (sociologue) a donné lieu à une exposition qui s’est tenue du 20 au 24 novembre 2012 à l’Espace Diamant d’Ajaccio et qui sera reprise dans les quartiers des Cannes et des Salines en 2013 (cf. calendrier).

Remerciements :
Nunzia Antona, Isabelle Béziers, Denis Bravi, David Canetti, Jeanne Cau, Cyril Claus, Semou Diouf, Jean Fabiani, Evelyne Ferri, Cathy Qulici, Jean-François Matta, Marie-Jeanne Miniconi, Joëlle Orabona, Sébastien Pisani, Denis Sleiman, Ion Stirbei, Antoinette Vega, Jacques Vigneron.
Et Abdel, Angélique, Damien, Dominique et Dumè, Fatou, Horatio, Jeanine, Laura, Livia, Louisa, Malou, Monique, Thomas, Zohra.