photo / D. Appietto
Saison 2007/08
Texte* Noël Casale
Mise en scène Pascal Omhovère
Scénographie Travail collectif
Lumière Pierre Peyronnet
Costumes Anne Buguet
Musique Hubertus Biermann
Administration / Production Clotilde Califano
Avec Hubertus Biermann, Olivier Bonnefoy, Antonia Buresi, Noël Casale
Co-production Théâtre du commun, Théâtre Kallisté, Ville d’Ajaccio Soutien Collectivité Territoriale de la Corse Co-réalisation Théâtre L’Échangeur Bagnolet Aide Théâtre Artistic Athévains Paris, ADAMI, Air France
Pour l’écriture de cette pièce, Noël Casale a bénéficié d’une bourse d’aide à l’écriture du Ministère de la Culture et d’une résidence à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon (Centre National des Écritures du Spectacle).
La première partie de cette pièce (qui en comprend trois) a été publiée dans La Revue Littéraire des Éditions Léo Scheer Paris, juillet 2007.
Le 26 avril 1978 – jour d’une finale de coupe d’Europe entre le Sporting de Bastia et le P.S.V. Eindhoven – aurait dû être une grande journée pour le football français et pour la Corse.
En quelques mois, une bande de joueurs prêtés par d’autres clubs et des joueurs corses – une quinzaine de chevelus mal rasés – avait conduit, au fil d’une épopée invraisemblable, le Sporting de Bastia au sommet du football européen et plongé toute l’île dans une ferveur proche du délire.
Le matin de ce jour-là, le ciel est aux couleurs du club et d’une ville en liesse. Bleu azur et nuages blancs. Vers midi, le temps change. Mistral, gros nuages gris, trombes d’eau. Très vite, la pelouse du stade de Furiani se transforme en un champ de boue. Soldats et pompiers épongent, écopent avec des balais, des seaux, des sacs de sciure et de sable. En fin d’après-midi, on teste la pelouse. Elle est impraticable. Mais mystère, le match se joue et se solde par un 0 à 0. Et on raconte encore aujourd’hui que quinze jours plus tard, dans les vestiaires du stade d’Eindhoven, juste avant le matche retour de cette finale, les bastiais se battent entre eux, prennent trois buts sans en marquer et repartent illico vers d’autres aventures aux quatre coins de la France et de l’Europe.
Peu avant ce jour, Gilbert Trigano – alors propriétaire du club corse – invite son ami, le cinéaste Jacques Tati, à venir filmer la rencontre. Tati vient, se promène dans toute la ville du petit matin jusqu’au milieu de la nuit, capte ce qu’il voit et vingt ans plus tard, sa fille (Sophie Tatischeff) en fait un film d’une trentaine de minutes : FORZA BASTIA ou l’île en fête.
La vision de ce film et cette journée que j’ai passée à l’âge de dix-sept ans dans les tribunes de midi à minuit sont probablement à l’origine de l’écriture de cette pièce. N.C.