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Rennu in cumunu 2021

Rencontres artistiques, culturelles et populaires – Apprentissages, transmissions

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Depuis près de trente ans, u teatru di u cumunu / théâtre du commun cherche à créer de réelles conditions de rencontres entre le travail artistique (création, recherche, enseignement) et les habitants de territoires où ce travail a lieu. Avec Rennu in cumunu, nous plaçons la rencontre entre artistes, chercheurs et habitants des Deux Sorru, des Deux Sevi et de la Corse au cœur de notre démarche. Ici, nous nous exerçons à des pratiques d’art et de recherche dirigées par des artistes et des chercheurs que nous admirons, gratuites et ouvertes à tous. Nous cherchons à produire ensemble – habitants, artistes et chercheurs – des effets bénéfiques pour chacun d’entre nous.

Un festival de moins

Chaque année, des premiers beaux jours aux derniers, plus rarement au-delà, la Corse court après la fête. Les festivals pullulent. Tout paraît pouvoir être fêté. Les olives, le fromage, le cinéma, la mer, la montagne, le pain, les îles, la littérature, les oignons, la guitare, le vin, le théâtre, bientôt la pizza… etc. etc. Nous semblons suivre ces recommandations de Jean- Jacques Rousseau qui, tout en appelant dans sa Lettre à d’Alembert « à proscrire le théâtre de la République de Genève », réclamait des fêtes : « C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur (…) Que le soleil éclaire vos innocents spectacles ; vous en formerez un vous-même, le plus digne qu’il puisse éclairer. Mais quels seront les objets de ces spectacles ? Qu’y montrera-t-on ? Rien, si l’on veut. Avec la liberté, partout où règne l’affluence, le bien-être y règne aussi. Plantez au milieu d’une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le peuple et vous aurez une fête ».
Nous en sommes là. Pour le théâtre – la discipline qui nous concerne – nous savons que la fête en est un vieux rêve. Sans remonter à ses origines religieuses mythiques, on sait que lors des Dionysies grecques, fête et théâtre ne faisaient qu’un. Depuis, ils se sont bel et bien séparés. Le théâtre moderne repose sur une division entre acteurs et spectateurs et tout ce qui cherche à s’inventer et à se réinventer dans le théâtre contemporain vise plutôt au laboratoire. C’est la position du Teatru di u Cumunu / Théâtre du Commun depuis près de trente ans. D’où la question – la nôtre – aujourd’hui : comment notre laboratoire de théâtre peut-il continuer à oeuvrer sur un territoire essentiellement voué à la notion de Festival, au goût croissant du public pour la consommation de loisirs dits culturels ?

Dès 2020, année où le monde a de nouveau été mis à terre, Rennu in Cumunu a été conçu (et lancé en 2021) pour penser cette question. La réponse que l’on a commencé à se donner : proposer non pas de venir consommer ce que nous aurions fabriqué au préalable, mais, en un temps et lieux autres, entrer dans le laboratoire, s’exercer à des pratiques d’art et de recherche, dirigées par des artistes et des chercheurs que nous tenons en haute estime.
Autrement dit, participer à Rennu in Cumunu c’est se (re) mettre en travail (au pire moment, en Corse, de la vague touristique) et chercher à produire ensemble – habitants, artistes et chercheurs – des effets bénéfiques pour chacun d’entre nous. Non pas donc – pour parler comme Gilles Deleuze parlant du Hamlet de Carmelo Bene – un festival de plus (où se distraire et se divertir culturellement) mais un festival de moins.
Presque une mise en question donc de la notion même de festival.

Notre projet Rennu in cumunu met en œuvre un programme d’ateliers, de spectacles, de lectures, de conférences-débats et de tables rondes sur le thème de l’apprentissage, de la formation et de la transmission dans les domaines de la langue corse, du chant polyphonique, du théâtre, de la danse, de la littérature, de la sociologie, de l’agriculture, des politiques culturelles, de l’écologie et du cinéma.

Gratuit et ouvert à tous

Renseignements et réservations : 06 14 98 18 09

Programme

Cinq spectacles

Entrées libres sauf pour Oedipe Roi

18 août – 19h30 THÉÂTRE

ŒDIPE ROI / BASTIA / LA PEUR N’EST PAS UNE VISION DU MONDE

19 août – 17h30 CHANT

« A CORE DATU » / RÉCITAL de A FILETTA

Un voyage musical et chanté, au fil de rencontres à travers le monde, pour découvrir le parcours artistique d’un groupe de chant polyphonique corse exceptionnel.

19 août – 20h THÉÂTRE-LECTURE

« DE LA DÉMOCRATIE EN PANDÉMIE » de BARBARA STIEGLER par Noël CASALE

« Plongés dans le continent mental de la Pandémie, qui entrave la critique et qui tue le réveil des aspirations démocratiques, nos esprits sont comme occupés » (Ba. Stiegler).

20 août – 20h DANSE

« JE SUIS LENT » de et par LOÏC TOUZÉ

« Le parcours d’un danseur est une longue quête, le cheminement d’un corps traversé de figures, d’images et de gestes. Dans cette conférence dansée, Loïc Touzé raconte la danse contemporaine à l’aune d’un récit intime, de sa formation à l’Opéra de Paris à la création de son propre langage chorégraphique, en passant par la nouvelle danse qu’il rejoint au milieu des années ’80. Délaissant la virtuosité du ballet, en chemin il apprend la paresse et le goût de l’égarement, l’humour et la délicatesse ». (V. Roussel).

21 août – 20h CINÉMA & RENCONTRES

« NUL HOMME N’EST UNE ÎLE » de DOMINIQUE MARCHAIS

Nul homme n’est une île est un voyage en Europe, de la Méditerranée aux Alpes, où l’on découvre des hommes et des femmes qui travaillent à faire vivre localement l’esprit de la démocratie. Des agriculteurs siciliens aux architectes et élus en Suisse et en Autriche, tous font de la politique à partir de leur travail et se pensent un destin commun.

22 août – 20h SOIRÉE DE CLÔTURE

Restitutions de travaux d’ateliers, lectures, installations, discussions, rencontres …

Le principe de cette soirée sera de s’inventer au fil des jours, nuits, ateliers, spectacles et hasards. Nous ferons en sorte que toutes les propositions qui y seront faites donnent lieu, encore et encore, à de nouvelles rencontres.

Cinq ateliers

19 août / 10h/12h30 – 14h/17h – ATELIER CHANT POLYPHONIQUE / A FILETTA

La musique d’A Filetta est une traversée. On pourrait dire qu’il s’agit d’une proposition vocale polyphonique contemporaine exigeante, audacieuse, issue d’une puissante tradition orale.

Atelier animé par les six chanteurs. Ouvert à toute personne ayant déjà chanté.

Du 20 au 22 août / Horaires 9h30/12h30 – DANSE avec LOÏC TOUZÉ

Danseur et chorégraphe, L. Touzé développe une pratique pédagogique conséquente accessible à tous en France et dans le monde. Ce qui préside à son travail (création, recherche, enseignement) tient dans la conviction que le geste dansé est une aventure, une promesse de transformation et d’émancipation.

Danser c’est voir. L’atelier que je propose est issu de mon expérience de danseur et de pédagogue. L’imaginaire y tient une place primordiale. Le corps est sollicité dans toutes ses dimensions relationnelles, il est bougé plutôt que bougeant, conquis plutôt que conquérant. Le geste y est expérience, il participe d’une voyance. Je propose des situations et des expérimentations physiques, imaginaires, perceptives, afin de favoriser et d’éclaircir les relations de celui qui danse avec lui-même et son environnement. Les exercices partagés se font sous la forme de règles de jeu abordables par toute personne ayant le désir de danser quel que soit ses connaissances dans ce domaine. Parfois il y aura de la musique, parfois nous danserons avec le son qui nous environne.

Du 20 au 22 août / Horaires 14h/18h00 THÉÂTRE avec NOËL CASALE

Acteur, auteur et metteur en scène, ses pièces et ses mises en scène (français et en corse) qui ont été jouées plusieurs centaines de fois en Corse et dans de nombreuses régions françaises, l’ont conduit à travailler également en Italie, au Moyen Orient et aux États-Unis.

ATELIER ouvert à tous à partir de 15 ans. Nous travaillerons en langues corse et française à partir de récits de Œdipe Roi (traduction en corse de J.C. Acquaviva) et Œdipe à Colone (traduction en français de B. Bayen) de Sophocle. Textes disponibles sur simple demande à partir du 26 juillet 2021.

Du 20 au 22 août / 15h30/18h SOCIOLOGIE avec LIZA TERRAZZONI

Socio-anthropologue, ses premiers travaux ont porté sur les migrations en Corse, puis sur l’histoire de la French Connection à Marseille, les migrations françaises au Maghreb. Elle travaille aujourd’hui sur le centre pénitentiaire de Casabianda au sein de l’Équipe Méditerranéenne de recherche juridique (Université de Corse).

« Partir à la rencontre d’un territoire, de ses habitants, recueillir des savoir-faire, des histoires, des coutumes, des traditions, des témoignages. Observer le connu, le tout proche, la manière de vivre de nos voisins ou lointains, comme des explorateurs. Recueillir ces matériaux, c’est la première étape d’une enquête sociologique. Sur la trace de l’ethnologue Germaine Tillion dans les Aurès (Algérie), du sociologue Pierre Bourdieu dans les « quartiers », nous essaierons, dans cet atelier, de voir comment et pourquoi mener une enquête sociologique (près de chez soi ou très loin) et comment explorer les environs des Deux Sorru ».

 

PARTENAIRES & SOUTIENS

Collectivité de Corse
DRAC Eté culturel
Associu Sipòfà

Affiche : Xavier Dandoy de Casabianca

periodes de travail

18 août 2021
- 22 août 2021
Rennu