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Rennu in cumunu 2023

Après le succès d’une première et d’une seconde édition qui nous avait joyeusement surpris et dépassé, nous allons donc cette année tenter, comme l’a écrit Samuel Beckett, d’essayer encore. Rater encore. Rater mieux.

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Depuis près de trente ans, u teatru di u cumunu / théâtre du commun cherche à créer de réelles conditions de rencontres entre le travail artistique (création, recherche, enseignement) et les habitants de territoires où ce travail a lieu. Avec Rennu in cumunu, nous plaçons la rencontre entre artistes, chercheurs et habitants des Deux Sorru, des Deux Sevi et de la Corse au cœur de notre démarche. Ici, nous nous exerçons à des pratiques d’art et de recherche dirigées par des artistes et des chercheurs que nous admirons, gratuites et ouvertes à tous. Nous cherchons à produire ensemble – habitants, artistes et chercheurs – des effets bénéfiques pour chacun d’entre nous.

Un festival de moins

Chaque année, des premiers beaux jours aux derniers, plus rarement au-delà, la Corse court après la fête. Les festivals pullulent. Tout paraît pouvoir être fêté. Les olives, le fromage, le cinéma, la mer, la montagne, le pain, les îles, la littérature, les oignons, la guitare, le vin, le théâtre, bientôt la pizza… etc. etc. Nous semblons suivre ces recommandations de Jean- Jacques Rousseau qui, tout en appelant dans sa Lettre à d’Alembert « à proscrire le théâtre de la République de Genève », réclamait des fêtes : « C’est en plein air, c’est sous le ciel qu’il faut vous rassembler et vous livrer au doux sentiment de votre bonheur (…) Que le soleil éclaire vos innocents spectacles ; vous en formerez un vous-même, le plus digne qu’il puisse éclairer. Mais quels seront les objets de ces spectacles ? Qu’y montrera-t-on ? Rien, si l’on veut. Avec la liberté, partout où règne l’affluence, le bien-être y règne aussi. Plantez au milieu d’une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le peuple et vous aurez une fête ».
Nous en sommes là. Pour le théâtre – la discipline qui nous concerne – nous savons que la fête en est un vieux rêve. Sans remonter à ses origines religieuses mythiques, on sait que lors des Dionysies grecques, fête et théâtre ne faisaient qu’un. Depuis, ils se sont bel et bien séparés. Le théâtre moderne repose sur une division entre acteurs et spectateurs et tout ce qui cherche à s’inventer et à se réinventer dans le théâtre contemporain vise plutôt au laboratoire. C’est la position du Teatru di u Cumunu / Théâtre du Commun depuis près de trente ans. D’où la question – la nôtre – aujourd’hui : comment notre laboratoire de théâtre peut-il continuer à oeuvrer sur un territoire essentiellement voué à la notion de Festival, au goût croissant du public pour la consommation de loisirs dits culturels ?

Dès 2020, année où le monde a de nouveau été mis à terre, Rennu in Cumunu a été conçu (et lancé en 2021) pour penser cette question. La réponse que l’on a commencé à se donner : proposer non pas de venir consommer ce que nous aurions fabriqué au préalable, mais, en un temps et lieux autres, entrer dans le laboratoire, s’exercer à des pratiques d’art et de recherche, dirigées par des artistes et des chercheurs que nous tenons en haute estime.
Autrement dit, participer à Rennu in Cumunu c’est se (re) mettre en travail (au pire moment, en Corse, de la vague touristique) et chercher à produire ensemble – habitants, artistes et chercheurs – des effets bénéfiques pour chacun d’entre nous. Non pas donc – pour parler comme Gilles Deleuze parlant du Hamlet de Carmelo Bene – un festival de plus (où se distraire et se divertir culturellement) mais un festival de moins.
Presque une mise en question donc de la notion même de festival.

Rennu in cumunu 2023 : Poétique et politique de la châtaigneraie

La châtaigneraie de Rennu, nous l’aborderons comme Cézanne disait vouloir peindre et a peint : « par tous les côtés en même temps ». Approche plastique, poétique, chorégraphique, théâtrale, sociologique, anthropologique, historique, politique, pratique… dans le cadre d’ateliers, de conférences et de lectures, avec des artistes, des chercheurs, des habitants et avec toutes celles et ceux qui désireront se joindre à nous. La châtaigneraie de Rennu, comme les autres en Corse, ne produit presque plus de châtaignes. On ne tire plus grand chose d’une immense partie de terres cultivées pendant des siècles. Les rivages de l’île sont très largement abandonnés au tout tourisme, les montagnes sont en voie de l’être, la pauvreté s’accroît, les inégalités se creusent et aucun projet politique, susceptible de modifier le (mauvais) cours des choses, n’est en vue. On pourrait donc dire qu’il est fort possible que ça continue encore longtemps et, peut-être même s’achève, dans l’allégresse de nos têtes pensantes qui penseront, comme c’est souvent le cas chez nous, que c’est une plaisanterie (magagna). Mais on pourrait dire aussi que le pire n’est jamais sûr. Ce qui a été peut ne pas être ce qui sera. Et c’est en ce sens que, pour développer notre élan et notre projet né, il y a trois ans, sur les ruines déjà fumantes d’un néolibéralisme de plus en plus déchaîné, nous essaierons à nouveau de penser et d’agir aujourd’hui, politiquement et poétiquement, pour demain.

Gratuit et ouvert à tous

Renseignements et inscriptions rennuincumunu@gmail.com et/ou 06.14.98.18.09.

Programme

8 ateliers
3 spectacles – théâtre et danse
1 lecture
1 récital
1 rencontre auteur

 

Atelier land art

Johnny Lebigot

Né en Normandie, Johnny Lebigot étudie la littérature à Caen à la fin des années 1990. À cette époque, il écrit et collectionne les végétaux et va même jusqu’à croiser ces deux pratiques dans Brins d’histoire, un conte qui, s’il aborde l’impossibilité de nommer, fut tissé à partir de graminées. À 23 ans, parallèlement à son travail plastique naissant, ce passionné de chanson française devient programmateur culturel à Stains en Seine-Saint-Denis. Il y développe une activité autour des musiques improvisées et consacre un lieu à des expositions. En 2003 il rejoint l’équipe du théâtre L’Échangeur à Bagnolet, de 2008 à 2017 il en est le co-directeur, et initie avec Régis Hebette une programmation autour de formes innovantes. En 2005, à l’invitation de Thomas Chevalier, un ami peintre et décorateur de cinéma, ému par son étonnante collection qui ne cesse de s’enrichir, Johnny Lebigot imagine sa première table intitulée La Nature et l’Absence. Depuis, il multiplie les expositions – une quinzaine à ce jour – et les formats : sculptures, installations, performances. Ses œuvres poétiques sont centrées sur une recherche des formes, sur la confusion des règnes.

Mercredi 9 août à partir de 9h-12h / jeudi 10, vendredi 11, samedi 12, dimanche 13, 9h-12h puis 14h-17h (sauf le 11 août, fin à 16h) : dans la châtaigneraie le matin, en construction l’après-midi.  

Ands al fret ed Lejiteut te Méroe  des promenades, des glanages et une installation. De bon matin qui ne sera pas l’aube, dans les pas de Juliette et Roméo, nous partirons par les chemins, par monts et par vaux, nous retiendrons notre souffle pour écouter un ru, une fauvette à tête noire. Nous nous poserons ici ou là pour construire, élever une œuvre. Nous pourrons dire quelques vers où raconter un peu du récit de la châtaigneraie. Nous glanerons au fil de notre marche. Nous ne cueillerons que les matières à partir desquelles nous établirons notre décor, nos coiffes, nos parures, nos orthèses, nos marionnettes. Nous reviendrons à Si po fa avec notre collecte. L’après-midi nous œuvrerons nous prendrons soin, nous transformerons notre collecte en autant d’accessoires, d’éléments de jeux et de scénographie. 

 

Atelier théâtre

Noël Casale

Mercredi 9 août 9h30-12h30 / jeudi 10, samedi 12, dimanche 13 août 14h-17h

Cette année, je propose un atelier de lecture théâtrale avec une pièce de Maurice Maeterlinck Les Aveugles (Bruxelles, 1892). Douze aveugles – six femmes, six hommes – ont été abandonnés au cœur d’une forêt au nord d’une île loin de tout. Le texte – poème choral et visionnaire qui n’appelle aucune action – est une partition de mots et de motifs très simples, de silences, de cris et de respirations qui « conduit un groupe disparate de personnes à découvrir leur solitude dans un monde qu’ils ne comprennent pas et l’imminence de leur disparition. De quoi appréhender, éprouver, ce – et celles et ceux – qui nous entoure autrement. De quoi repenser la communauté » (D. Jeanneteau). Pas de numéros d’acteur possible, ni même de mise en scène. Nous travaillerons à reconstituer en forêt un nouveau paysage sonore à partir de nos voix, soutenus par nos seules facultés d’imagination, afin de produire du réel et d’essayer de s’y réchauffer.

 

Atelier danse

Olivia Grandville

Née en 1964, Olivia Grandville a suivi une formation de danse classique à l’Opéra de Paris dont elle intègre le corps de ballet en 1981. Danse de nombreux ballets classiques et modernes, notamment de Balanchine, mais ses dispositions naturelles l’orientent vers le répertoire contemporain. En 1988, elle démissionne de l’Opéra pour travailler avec Dominique Bagouet au C.C.N. de Montpellier, Maguy Marin, Merce Cunningham, Karole Armitage, Alvin Ailey, Bob Wilson.

À partir de 1993, elle se voue essentiellement à la création et travaille pour les scènes et institutions françaises et étrangères les plus prestigieuses, du musée de la Danse à la Tate Modern de Londres, Biennale de Venise, Festival d’Avignon, Fondation Louis Vuitton, FIAC de Paris… Elle est nommée directrice du Centre Chorégraphique National de La Rochelle en janvier 2021 et le re-baptise Mille Plateaux.

Du 9 au 13 août, 9h30-12h30

 

Atelier poésie 

Stefanu Cesari

Né en 1973 à Porto-Vecchio, Stefanu Cesari concentre sa vie autour de la poésie. Auteur de langue française et de langue corse, il pratique une écriture bilingue où les langues se répondent. Il est aussi traducteur de poésie contemporaine, a participé à plusieurs revues et anthologies [Poésie Première, Décharge, Koan, Nu(e), 12×2, Recours au poème, Une Fenêtre sur la mer, Voix Vives de la Méditerranée…] et organise les Lectures poétiques du halo à Bastia. Il reçoit le prix Louis Guillaume du poème en prose, en 2019, pour le recueil Bartolomeo in cristu. Il a publié :Mimoria di a notti, Albiana (2002) – A lingua ‘lla Bestia/ Forme animale, A Fior di carta (2008) – Genitori, Presses littéraires (2010) – Le Moindre Geste/ U mìnimu gestu, Colonna 2012 – Bartolomeo in cristu, éditions Éoliennes (Prix du poème en prose Louis Guillaume 2019) / Prighera par l’armenti / Prière pour le troupeau, Cahiers de l’Approche (2019)
Peuple d’un printemps / pòpulu d’una branata, éditions Éoliennes (2021).

Mercredi 9 août 9h30-12h30 / Jeudi 10, vendredi 11, samedi 12, dimanche 13 août, 14h-17h (sauf vendredi 11 août, fin à 16h)

Un atelier à Rennu in cumunu, en cet été 23, ce pourrait être…
Un attellu di Rennu in cumunu, duranti st’istati 23, pudarìa essa…
L’écriture du chemin, long, à parcourir avant la halte, sous le halo vert des châtaigniers.
A scrittura di a strada, longa, fatta par vena, nanzi à l’arrestu sottu à l’alonu verdi d’un castagnetu.
Ce pourrait être le récit du temps vécu par chacun, depuis une année déjà, ce temps inscrit dans le corps et la pensée, et même dans le rêve où il se conjugue étrangement.
Pudarìa essa u racontu d’un tempu vicutu da ognunu, dapoi un annu ghjà, ‘ssu tempu scrittu in u corpu è u pinsamentu, ancu in u sonniu duva si cunghjuca stranamenti.
Ce pourrait être la joie des retrouvailles, au milieu du jour, alors que le ciel blanchit comme la pierre au feu, le souffle court d’avoir marché à cette heure du plein été la tête pleine d’histoires à formuler, pour le partage.
Pudarìa essa a felicità di ritruvàssi, in pienu ghjornu, quandu u celi imbianchisci di caldu com’è una petra à u focu, sfiatati d’avè marchjatu par vena à quist’ora di statina, u capu pienu di stodii à sparta.
Ce pourrait être le chantier immatériel, d’une maison sans murs, à construire assez grande pour ceux qui viendraient le soir rester un peu, comme avant on le faisait, cultivant mémoires et affections.
Pudarìa essa u cantieri immatiriali d’una casa senza muri, à custruiscia maiori par l’aienti chì vinarìani, a sera, à pusà, com’è nanzi, è scumparta a mimoria è l’affizzioni.
Ce pourrait l’envie de saisir l’infime mouvement des arbres à l ‘unisson des étoiles, le corps abandonné au pied de cet autre corps plus vieux et d’un autre règne, d’une autre épopée.
Pudarìa essa a voglia di senta u muvimentu infimu di l’àrburi aduniti à u celi, u nosciu corpu abbandunatu sutt’à un puddonu, più vechju che no è d’un antru regnu, un’antra epupea.
Ce pourrait être cette volonté que nous avons de lire, où le regard se pose, notre appartenance au grand réseau du vivant, ce pourrait être ce désir de savoir quelle énergie secrète s’agite sous l’épiderme du paysage, quel mouvement presque imperceptible à chaque instant le renouvelle.
Pudarìa essa sta vulintà che no avemu di leghja sempri, induva u sguardu si poni, a noscia parintìa cù u vivu univirsali, pudarìa essa stu disiriu di sapè qualissa hè st’energia sicreta in corpu à u paisaghju, chì u faci mova è par sempri u rinuvillighja.

 

Atelier conférence : Qui parle ? & Pour un éco-cinéma

Le peuple qui manque – Alliocha Imhoff & Kantuta Quirós

Curateurs, théoriciens de l’art, cinéastes, Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós sont les fondateurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, créée en 2005 qui œuvre entre art et recherche. Ils mènent depuis quelques années un projet de recherche visant à une nouvelle écologie des savoirs à partir de scénographies de la pensée contemporaine. Leurs projets curatoriaux les conduisent à travailler en France – Paris, Centre Pompidou, Nuit Blanche, Laboratoires d’Aubervilliers, Biennale de Lyon, Fondation Gulbenkian… – et à l’étranger – Océan Indien, Grande-Bretagne, Argentine, États-Unis, Allemagne… Kantuta Quirós est maîtresse de conférence à Paris I Panthéon Sorbonne – École des Arts de la Sorbonne. Aliocha Imhoff est maître de conférence à l’Université Paris VIII, département arts plastiques.

Mercredi 9 août 14h30 / 16h30

Qui parle ? Ce que veut dure parler au nom du vivant. Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós reviendront sur leur dernier livre Qui parle ? pour les non-humains (Presses Universitaires de France, collection Perspectives critiques, 2022) et leurs projets curatoriaux.

Il s’agit de poser les enjeux à la fois esthétiques et politiques de ce que veut dire parler « au nom du vivant ». Nous rentrerons également dans la fabrique de notre atelier curatorial et la manière dont nous avons mené nos projets les plus récents (fictions diplomatiques, assemblées imaginaires, procès fictifs), projets à l’échelle 1:1 qui sont pour nous des antidotes au présentisme et aux discours d’impuissance.

Vendredi 11 août, 16h30-18h30

Pour un éco-cinéma. Une histoire vivante du cinéma dédié au vivant. Conférence et présentation d’extraits de films, en 2 volets, par Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós. Les tentatives de représentation de points de vue « non-humains » se sont multipliées ces dernières années. Nous traverserons une contre-histoire du cinéma, une histoire parallèle du cinéma expérimental – un cinéma écologique, qui propose d’autres manières de voir et de regarder.

 

Atelier chant

A Filetta

La musique d’A Filetta est une traversée. On pourrait dire qu’il s’agit d’une tradition vocale polyphonique contemporaine, exigeante, audacieuse, issue d’une puissante tradition orale. C’est en 1978 que de très jeunes gens – parfois adolescents, mus par une volonté farouche de contribuer à la sauvegarde d’un patrimoine oral en plein déclin – se sont mis en route… et leur route aura été longue, parfois sinueuse mais jalonnée de découvertes et de rencontres  exceptionnelles. Les chanteurs avouent d’ailleurs volontiers que « la rencontre » est inscrite dans leur ADN musical. C’est ce qui explique probablement qu’ils n’aient pas voulu circonscrire leur voyage au périmètre de leurs racines : poussés par les rivages d’une tradition reçue en héritage, ils se sont très vite ouverts à d’autres : autres territoires, autres disciplines, autres artistes (interprètes, compositeurs, metteurs en scène, chorégraphes). Une musique au service d’une vision du monde rejetant sans ambiguïté tout repli identitaire et dont la philosophie pourrait se résumer à ce bel aphorisme de René Char : « Les plus pures récoltes sont semées dans un sol qui n’existe pas ; elles éliminent la gratitude et ne doivent qu’au printemps ».

Jeudi 10 août à partir de 10h.

Cette année encore, l’atelier sera animé par les six chanteurs. Ouvert à toute personne ayant déjà chanté.

 

Atelier poétique et politique de la châtaigneraie

Jean-Michel Sorba, Marie-Noëlle Ottavi (INRAE) – Vannina Bernard-Leoni (catagnina edizione) – Corinne Massoni (castanéicultrice) – Et nous tous

Mercredi 9 août, 16h30 – 19h.

En rond, sur la place de l’église de Rennu, après avoir écouté Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós qui auront abordé ce que parler au nom du vivant implique politiquement et esthétiquement, nous réfléchirons ensemble, à partir des expériences singulières des uns et des autres, à l’actualité de la châtaigneraie. Entre ressource et patrimoine, histoire et actualité, ruine et renaissance, forêt et verger, économie rurale et économie néolibérale, changement climatique et adaptation, abandon et soin, que peut-être la châtaigneraie, maintenant ?

 

Atelier enfants

Du jeudi 10 août au dimanche 13 août 10h-12h

Récolter, jouer, écrire, regarder la châtaigneraie (théâtre, écriture, cinéma). Avec Johnny Lebigot, Noël Casale, Patricia Susini et Liza Terrazzoni.

***

Artistes invités

Pascal Omhovère et Jenny Delécolle

Pascal Omhovère a travaillé avec M. Lonsdale, JM. Patte et surtout V. Novarina qu’il accompagne encore aujourd’hui en tant que dramaturge (prochaine création en novembre prochain au Théâtre National de la Colline). Il a aussi fait route avec B. Bayen, P. Laurent, JL. Wilhelm, L. Vielle, X. Marchand, la Revue Eclair, et bien sûr N. Casale. Depuis dix ans, il anime la Compagnie Sub Tegmine Fagi à Ajaccio, avec ses ateliers et performances Au jour le jour dans les rues d’Ajaccio, ses collaborations régulières avec Operae, ses impromptus théâtraux (comme récemment En Vrac mon petit Nerval de Bernard Chambaz) et l’élaboration de pièces (Georgica hier, La Nuit aujourd’hui…).

Jenny Delécolle, fondatrice et artisane d’Opera penser le travail (et notamment des Rencontres Le Travail Autre à Ajaccio prochaine édition les 8,9,10 septembre 2023), réalisatrice, elle assiste aussi les créations de Sub Tegmine Fagi depuis les débuts de la Compagnie.

Jeudi 10 aôut 19h lecture

Dans les jardins de Rennu, Pascal, accompagné de Jenny, propose une lecture de sa pièce La Nuit, qu’il a commencé à travailler à Ajaccio et à l’Aria avec huit comédiens et comédiennes, et qu’il espère créer en 2024. « Une nuit, après avoir joué l’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, une troupe décide de donner une suite à ce qu’elle considère comme un travail en cours. Est alors imaginé le retour d’Auguste dans son jardin à Rome : avec sa sœur Octavie tous deux s’apprêtent à écouter le poète Virgile (accompagné de son protecteur Mécène) venu leur lire le dernier chant de son traité d’agriculture où il est notamment question des abeilles et de la légende d’Orphée et Eurydice… La troupe improvise, et navigant entre hier et aujourd’hui, s’empare de ces rôles, ainsi que d’autres, parfois allégoriques comme ceux de la Lune ou du Peuple romain. Ces comédiens et comédiennes, qui vivent aujourd’hui, se disent que si la société romaine est, après la bataille d’Actium, au bord du chaos, des questions politiques, économiques, ne peuvent manquer d’être posées à Auguste… Le traité de Virgile répondra-t-il à ces questions ? » Faisons parler la Châtaigneraie de Rennu en y déployant cette pièce dans ces velléités et ardeurs métaphysiques, écologiques, politiques.

Espedite

Né en banlieue parisienne, Espedite, de son vrai nom Nicolas Tainturier, travaille en Corse depuis dix ans, au sein d’une administration. Il trompe son ennui de fonctionnaire docile en composant des textes sombres et absurdes peuplés d’improbables révolutions.

Il a publié Palabres (coécrit avec Bérengère Cournut, Attila, 2011) ; Se trahir (Le Passage, 2017, sélectionné pour le prix Sade 2018), et chez Actes Sud, Cosmétique du chaos (2020), Les Aliénés (Babel n° 1859, 2023) et Utérotopie (2023).

Samedi 12 août 17h30 Rencontre/lecture avec Espedite

 

 Jonathan kingsley Seilman

Jonathan Kingsley Seilman est un musicien (pianiste et saxophoniste de formation), auteur, compositeur, arrangeur et producteur nantais connu pour ses projets This Melodramatic Sauna, Le Feu, Seilman Bellinsky, ses collaborations comme créateur son en théâtre et en danse notamment aux côtés de Loïc Touzé, Ambra Senatore et Olivia Grandville et d’autres compagnonnages en cinéma et littérature. Formé en France (Nantes, Montreuil), il s’engage en direction artistique et arrangements des musiques pop-rock à Liverpool.

Dimanche 13 août set musical

Artiste sonore évoluant depuis nombre d’années dans le milieu underground français, compositeur et créateur son reconnu pour son travail auprès des chorégraphes Loïc Touzé, Ambra Senatore et Olivia Grandville entre autres, Jonathan Seilman revient aujourd’hui au-devant de la scène musicale pour un set de musique électronique lorgnant entre expérimentation sonore, ambient déviante et techno organique. Armé de son Buchla Music Easel, mythique clavier modulaire créé par le constructeur américain Don Buchla en 1972, il nous convie à une transe collective pour libérer nos corps lors d’un set résolument improvisé et psychédélique.

 

Patrizia Poli

Comédienne, pianiste, auteur-compositeur et chanteuse, fondatrice du mythique groupe Les Nouvelles Polyphonies Corses, Patrizia a participé au « Riacquistu », le renouveau culturel corse. Patrizia Poli, a chanté lors de l’ouverture des Jeux Olympiques d’Albertville diffusé en mondovision avec son groupe Les Nouvelles Polyphonies Corses. Elle a été récompensée par les Victoires de la Musique et le Prix S.A.C.E.M avec son groupe Soledonna pour sa contribution à la musique traditionnelle. En 2019, son album Versuniversu a obtenu le Grand prix international du disque de l’Académie Charles Cros, catégorie Musique du Monde.

Mercredi 9 août théâtre Vie de Jean Nicoli

Patrizia Poli est comédienne dans le spectacle Vie de Jean Nicoli

 

SPECTACLES, LECTURES

Mardi 8 août

A partir de 19h SOIRÉE D’OUVERTURE – Présentation de la troisième édition autour d’un verre avec les artistes dans les jardins de Sipòfà.

Mercredi 9 août

21h THÉÂTRE – Vie de Jean Nicoli De Noël Casale avec Patrizia Poli (1h)

Jeudi 10 août

17h30 RÉCITAL A FILETTA – A l’issue de leur journée d’atelier, les six chanteurs nous offriront un tour de quelques chants de leur composition.

19h LECTURE La nuit Par Pascal Omhovère et Jenny Delécolle (1h15′)

Vendredi 11 août

21h THÉÂTRE – Rome l’hiver De et avec Noël Casale (1h)

Samedi 12 août

17h30 LECTURE / RENCONTRE avec l’auteur Espedite

19h30 DANSE – Argentique De et avec Olivia Grandville. Musique de Jonathan Kingsley Seilman (40′)

Dimanche 13 août

A partir de 19 h SOIRÉE DE CLÔTURE Restitutions, surprises et set musical de Jonathan Kingsley Seilman

 

PARTENAIRES & SOUTIENS

Collectivité de Corse
DRAJES
DRAC Eté culturel 2023

Affiche : Xavier Dandoy de Casabianca

periodes de travail

8 août 2023
- 13 août 2023
Rennu