Rennu in cumunu 2022

Du 9 au 13 août 2022

RENCONTRES ARTISTIQUES, CULTURELLES ET SOLIDAIRES

Après le succès d’une première édition qui nous a quand même surpris et un peu dépassé, nous allons donc de nouveau essayer. De faire quoi ?  Eh bien, chose simple. De nous retrouver – gens des Deux Sorru, de Corse et d’ailleurs. Femmes, enfants et hommes de notre temps – pollens voltigeurs – portés par le beau souci de (se) rencontrer, de (se) découvrir et de s’étonner. Mais comment ? Cette année encore, par des ateliers de pratiques artistiques, des projections, des spectacles et des propositions de dialogues à partir de questions qui nous occupent. Danser, parler, se taire, chanter, jouer, écrire, lire, réfléchir, se détendre, regarder, écouter, marcher, cueillir, fabriquer, penser avec des livres, des films, des musiques, des chants…avec la faune et avec la flore, avec le paysage… en autant de langues qu’il y a de désirs (Pasolini)… Avec des artistes, avec des chercheurs, avec des gens de Rennu et d’ailleurs – toutes et tous chevilles ouvrières bénévoles de ces journées – et AVEC VOUS, que nous espérons de nouveau très nombreux cet été, par les chemins, les rues et les places, sous les arbres, les nuages et les étoiles qui, de là-haut, – comme l’a écrit Shakespeare – gouvernent nos existences. N.C.

Avec A FILETTA (chant) – Noël CASALE & Xavier TAVERA (théâtre) – Stefanu CESARI (écriture) – Fabienne COMPET (Feldenkrais) – Thierry de PERETTI (cinéma) – Leslie KAPLAN & Heitor O’DWYER de MACEDO (cinéma, littérature, psychanalyse) – Johnny LEBIGOT (land art) – Liza TERRAZZONI (anthropologie-sociologie) – Loïc TOUZÉ (danse).

Affiche Xavier D. de Casabianca


ATELIERS

9 août / 10h-12h30 – 14h-17h30 CHANT POLYPHONIQUE CORSE avec A FILETTA

CHANTER AVEC A FILETTA

La musique d’A Filetta est une traversée. On pourrait dire qu’il s’agit d’une tradition vocale polyphonique contemporaine, exigeante, audacieuse, issue d’une puissante tradition orale.

ATELIER – Cette année encore, l’atelier sera animé par les six chanteurs. Ouvert à toute personne ayant déjà chanté.


Du 9, 10, 11 de 9h30 à 11h / 12 et 13 août de 9 à 10h FELDENKRAIS avec FABIENNE COMPET

MISE EN MOUVEMENT A PARTIR DE LA METHODE FELDENKRAIS

Chaque matin, pendant une heure, sauf le 10 et le 12 où il y aurait un prolongement de l’atelier Feldenkrais vers la danse en une heure trente à deux heures.

FABIENNE COMPET Praticienne de la méthode Feldenkrais®, chercheuse et artiste chorégraphique Fabienne Compet transmet régulièrement depuis 2011 la méthode Feldenkrais®, dans le cadre d’Honolulu, un lieu situé à Nantes où s’élabore un large projet de transmission des méthodes d’éducation somatique. Elle enseigne également dans des structures de formation pour danseurs professionnels et développe des projets en partenariat avec des structures médico-sociales. Elle accompagne des travaux de mise en scène, proposant des training Feldenkrais étendu à la pratique de la danse.

ATELIER – Je propose une mise en mouvement à partir de leçons de la méthode Feldenkrais. Portant le nom de son inventeur, cette pratique corporelle propose un apprentissage à travers le mouvement qui peut se faire allongé au sol, assis sur des chaises, debout… Les explorations variées et structurées de combinaison de mouvements se font lentement et orientent l’attention vers ce que nous sentons lorsque nous bougeons. Peu à peu nous comprenons mieux le fonctionnement du corps et nous recomposons nos modes de perception du monde.  C’est une aventure à laquelle je donnerai ponctuellement un prolongement vers la pratique de la danse.

NOTA BENE – Cet atelier donnera lieu à une petite conférence de Fabienne Compet sur Moshé Feldenkrais et sa méthode.


Du 9 au 13 août en récolte à partir de 8h, en construction l’après-midi LAND ART avec JOHNNY LEBIGOT

PAR LES CHEMINS

JOHNNY LEBIGOT : – Mon univers se construit à partir de matériaux des règnes naturels, végétaux, champignons, minéraux ou animaux, que je glane et collectionne : plumes, fleurs, insectes, pierres, dents de lion, cheveux, algues, fruits, coquillages, bois, fragments d’oiseaux et autres arêtes de poisson… En les extrayant de leur univers naturel, en les mettant en jeu, en pièces dans de nouveaux cadres de représentation, j’en modifie sensiblement leur réception. Il s’agit de travailler l’élément naturel en lui rendant hommage, en s’appuyant sur ses propres caractéristiques en n’utilisant ni colles, ni laques, ni produits chimiques qui viendraient altérer, contraindre, détourner ces matériaux. Le travail se fait par assemblages, emboitements, coutures voire tissages, séchages, pressages, suspensions, cuissons, déshydratations, momifications etc. La matière guide la main. Pour chacune de mes expositions, de mes installations, j’entre en immersion dans les lieux, les paysages, citadins, maritimes ou ruraux, où elles vont être créées. Je joue en écho avec les architectures, les collections des musées, les histoires locales, les légendes. Je récolte mes matières naturelles dans la rue, dans les jardins et parcs, dans les bois, sur les plages, dans mon assiette… En amont et tout au long de leurs préparations je travaille en collaboration avec des forestiers, des jardiniers, des cuisiniers, des conservateurs, des gardiens de musées, d’autres artistes… chacune des personnes rencontrées met une « pierre » à l’édifice, participe de l’œuvre que je réalise.

ATELIER – À Rennu, j’aimerais cheminer avec un groupe assez éclectique, dont au moins une personne connaissant bien les lieux et les chemins. Nous pourrions partir en « récolte » le matin tôt, voire très tôt et, à partir de celle-ci, l’après-midi, constituer, des mobiles aériens ou stabiles, créer une installation éphémère, une cabane mouvante, faire marcher des fourches de bois. Nos trouvailles, nos mises en commun feraient nos réalisations. Par ailleurs, selon les membres du groupe nous pourrions, en photographie, retenir des « figures » de notre chemin, en dessin relever une fleur protégée, un siffleur retiendrait le chant d’un oiseau… chacun de nous participerait à un portrait en commun de Rennu par ses chemins.


Du 9 au 13 août de 9h30 à midi ATELIER THÉÂTRE ENFANTS – de 7 à 12 ans – avec XAVIER TAVERA accompagné par Céline Bastelica et Emiliano Tavera

HISTOIRES, MARIONNETTES, CLOWNS & OBJETS

XAVIER TAVERA – Commence sa formation au Cours Florent (89-90), puis à l’École des Maîtres avec Yannis Kokkos, Luca Ronconi, Lev Dodine, Peter Stein. Intègre l’Atelier du groupe T’chang de Didier-Georges Gabily. Travaille ensuite comme acteur pour de nombreuses créations et tournées en France et à l’étranger avec Claude Régy, D.G. Gabily, Nicolas Klotz, Jean-François Duroure, Hubert Colas, Jean-François Sivadier.

ATELIER – À partir de pièces et d’histoires du grand auteur norvégien JON FOSSEPetite sœur et autres histoires – Xavier Tavera propose de jouer avec des marionnettes et des objets. Les mises en jeu se feront à partir d’exercices ludiques, propres aux pratiques du clown. Chaque séance débutera par un apprentissage de techniques vocales et corporelles adapté aux enfants.


Du 10 au 12 août CINÉMA, LITTÉRATURE, PSYCHANALYSE, SOCIOLOGIE avec LESLIE KAPLAN et HEITOR O’DWYER DE MACEDO accompagnés le 12 août de THIERRY DE PERETTI et LIZA TERRAZZONI

PARLER D’UN FILM, PENSER AVEC

10 août à 18h Projection de Meurtre d’un bookmaker chinois de John Cassavetes (The Killing of Chinese Bookie, 1976).  11 août de 16h30 à 19h30 Parler du film de J. Cassavetes et de Dostoïevski. 11 août à 21h Projection de Les Apaches de Thierry de Peretti (2013), en présence du réalisateur. 12 août de 14h à 17h Parler du film avec L. Kaplan, H. O’Dwyer de Macedo, THIERRY DE PERETTI, LIZA TERRAZZONI (sociologue).

LESLIE KAPLAN est née à New York en 1943, elle a été élevée à Paris dans une famille américaine. Elle a fait des études de philosophie, d’histoire et de psychologie, et, partie travailler en usine en janvier 1968, elle a vécu les événements de Mai 68 dans une usine occupée. Elle a commencé à publier en 1982 avec L’Excès-l’usine salué par Marguerite Duras et Maurice Blanchot. Depuis elle a écrit des romans, des essais, des pièces de théâtre, tous aux éditions POL. Ses livres sont traduits en anglais, allemand, italien, espagnol, portugais du Brésil, danois, norvégien, suédois, grec, turc. Son théâtre a été mis en scène par Claude Régy, Marcial Di Fonzo Bo, Noël Casale, Frédérique Loliée, Elise Vigier… Elle a participé à la création de la revue de cinéma Trafic fondée par Serge Daney, où elle a été au conseil de rédaction. Elle a reçu le prix Wepler pour son roman Millefeuille, et le grand prix de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de son œuvre.

HEITOR O’DWYER DE MACEDO – Metteur en scène au Brésil avant d’exercer en France dans des établissements de santé mentale, il est un disciple de Françoise Dolto et Gisela Pankow. Il a enseigné à l’Université de Paris VII. Président de la Fondation franco-latino-américaine Rocianante, il a organisé en 1986 la célèbre rencontre entre des psychanalystes latino-américains ayant travaillé pendant la période de la terreur d’Etat et le psychanalyste français s’occupant de la clinique de la psychose. Ancien Analyste-Membre du CFRP et du IV Groupe il a assuré pendant plusieurs décennies un séminaire de clinique psychanalytique. Il a un blog dans le journal en ligne Mediapart. Il est notamment l’auteur de Ana K, histoire d’une analyse (Gauthier-Villars, 1977), Le psychanalyste sous la terreur (Matrice-Rocinante, 1998), De l’amour à la pensée (L’Harmattan, 1999), Lettres à une jeune psychanalyste (Stock, 2008), La clinique de Dostoïevski ou les enseignements de la folie (Éditions Cécile Défaut, 2015). Ses livres ont été traduits au Brésil, aux Etats-Unis. Lettres à une jeune psychanalyste, traduit en arabe, fut le premier livre de psychanalyse publié en Algérie.

THIERRY DE PERETTI – Acteur, metteur en scène de théâtre, T. de Peretti a joué et créé de nombreux spectacles sur les grandes scènes de France et à l’étranger pendant près de vingt ans. Au cinéma, il a joué (entre autres) sous la direction de Josée Dayan, Orso Miret, Bertrand Bonello, Olivier Assayas, Patrice Chéreau. Cinéaste, il a réalisé Le jour de ma mort (court métrage 2005), Sleepwalkers (moyen métrage 2011), Lutte Jeunesse (court métrage documentaire), Les Apaches (long métrage 2013), Une vie violente (long métrage 2017), Enquête sur un scandale d’été (long métrage 2022) – tous trois salués par la critique.

LIZA TERRAZZONI – Sociologue au sein de l’Équipe Méditerranéenne de recherche juridique (Université de Corse), ses premiers travaux ont porté sur les migrations en Corse, puis sur l’histoire de la French Connection à Marseille, les migrations françaises au Maghreb. Elle travaille aujourd’hui sur le centre pénitentiaire de Casabianda. Ses recherches sont publiées dans de très nombreuses revues scientifiques et généralistes. Son premier livre – Les autres en Corse (Ed. Albiana, 2020) reprend et prolonge le sujet de sa thèse de Doctorat – Corse, vers une ethnicisation des rapports sociaux.

ATELIER – Le 11 août, dans cet atelier, Leslie Kaplan et Heitor O’Dwyer de Macedo parleront d’abord du cinéaste John Cassavetes et de Dostoïevski. Leurs échanges seront nourris par la longue connaissance qu’ils ont de leurs pratiques de pensée respectives. Sur Dostoïevski, H. O’Dwyer de Macedo nous invitera à voir comment son œuvre anticipe celle de Freud et ses prolongements dans l’accueil de la folie. Le 12 août, ils prolongeront cet exercice à partir du film Les Apaches de T. de Peretti, en sa présence et avec Liza Terrazzoni, sociologue.

Note de Noël Casale : C’est à Paris, il y a près de quarante ans, que j’ai découvert et rencontré des gens – beaucoup de gens – qui, en sortant du cinéma, parlent des films. Qui en parlent comme d’outils pour essayer de penser l’histoire, le monde et la vie. Cette pratique a complètement changé ma façon de voir des films, mais aussi des tableaux, de lire des livres… et de comprendre ce qui nous arrive, ce qui se passe, ce qui pourrait arriver. Cet exercice qui m’a été profitable (comme dirait Fritz Lang), je le prolonge maintenant en Corse et, cet été, à Rennu, avec des amis – Leslie Kaplan, Heitor O’Dwyer de Macedo et Thierry de Peretti (qu’ils en soient ici remerciés) et avec vous toutes et tous que j’espère fort nombreux.


12 et 13 août de 10h30 à 12h30 DANSE avec LOÏC TOUZÉ

HISTOIRE D’UN GESTE

LOÏC TOUZÉ. Danseur et chorégraphe, L. Touzé développe une pratique pédagogique conséquente accessible à toutes et à tous, en France et dans le monde. Ce qui préside à son travail (création, recherche, enseignement) tient dans la conviction que le geste dansé est une aventure, une promesse de transformation et d’émancipation.

ATELIER – Danser l’histoire au travers de gestes puisés dans les répertoires des plus grandes figures de la danse moderne et contemporaine du XXè siècle. Interpréter ces gestes, évoquer leurs contextes d’apparition, les transmettre au public. Après les avoir éprouvés ensemble, les découvrir dans un extrait de film.


Du 9 au 13 août de 14h à 17h ATELIER D’ECRITURE / LECTURE (corse / français) ATTELLU DI SCRITTURA / LITTURA (corsu / francesu) avec STEFANU CESARI

D’UN MONDE à L’AUTRE / VARCATOGHJI

STEFANU CESARI. Poète, Stefanu Cesari pratique une écriture bilingue où les langues se répondent. Il est aussi traducteur de poésie contemporaine, a participé à plusieurs revues et anthologies et organise des lectures poétiques à Bastia où il vit. Il mêle sur scène, lors de rencontres ou de création sonore, son parler aux espaces de la musique électronique, du chant polyphonique, du dialogue entre les langues.

ATELIER – temps passé ensemble pourquoi ? Pour imaginer, raconter l’endroit de la vie aujourd’hui. Pour permettre à chacun de dessiner la carte des lieux aimés, peut-être campagne où l’on se rend pour une saison, une année, peut-être ville où la nature s’attarde encore, où se laissent voir quelques jardins. Un temps commun pour choisir des images, des textes qui résonnent, s’en inspirer, arpenter ensemble cet étrange pays, le partager en écriture.

Le temps n’est que la rivière où je m’en vais pêcher. Je bois son eau ; et tout en buvant, je vois le fond sablonneux et remarque comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l’éternité demeure. J’aimerais boire plus profond ; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est semé d’étoiles… Henry David Thoreau.


CINQ SOIRÉES

9 août à 18h RÉCITAL A FILETTA

À l’issue de leur journée d’atelier, les six chanteurs nous offriront un tour de quelques chants de leur composition. Lieu Église Sainte Célestine.

21h SOIRÉE D’OUVERTURE

Pas de grand spectacle d’ouverture cette année (comme l’an passé avec Œdipe Roi), mais une soirée à inventer, un ensemble de propositions de rencontres par la lecture, la musique, la danse et autres joyeusetés. Lieu Jardin associatif Sipòfà.


10 août à 18h CINÉMA 

MEURTRE D’UN BOOKMAKER CHINOIS de John Cassavetes (The Killing of Chinese Bookie, 1976). Avec Ben Gazzara, Seymour Cassel, Thimothy Carey. Durée 1h50.

Cosmo Vitelli est directeur d’un cabaret de seconde zone dans la banlieue de Los Angeles. Strip-tease et numéros s’y suivent chaque soir sous son regard attentif et bienveillant. L’argent se fait rare, et à la suite de dettes de jeu il doit 23 000 $ à la mafia qu’il garantit en leur signant une hypothèque sur son club. Comme il peine à rembourser, les gangsters lui proposent de s’acquitter de sa dette en tuant un bookmaker concurrent chinois. Refusant dans un premier temps ce marché, il se voit finalement forcé de l’accepter sous peine de subir des représailles physiques. Lieu Chapelle Saint-Antoine.

Ce film fera l’objet de l’atelier de Leslie Kaplan et Heitor O’Dwyer de Macedo le lendemain après-midi.


11 août à 21h. CINÉMA

LES APACHES de Thierry de PERETTI, en présence du réalisateur. Avec Aziz El Hadachi, François-Joseph Cullioli, Hamza Meziani, Maryne Cayon, Joseph Ébrard, Henri-Noël Tabary, Michel Ferracci, Andréa Brusque, Danielle Arbid. Durée 1h20.

Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), de nos jours. Lors d’une virée nocturne, quatre très jeunes garçons s’introduisent dans une villa de luxe et y dérobent, entre autres choses de peu de valeur, un fusil de collection. Le terrain et la villa ayant été vendus au préalable à de riches vacanciers par la mafia locale, c’est donc tout « logiquement » des mafieux qui vont se charger de récupérer les biens (exit la police, bien sûr – M. le Maudit n’est pas loin). On dérange des sous-fifres à la plage. Descente dans les quartiers arabes. Le jardinier et la femme de ménage de la villa sont marocains (ou d’origine marocaine). Leur fils était de la virée. Il parle. Retour des choses futiles mais pas du fusil. Lieu Place de l’église Sainte-Célestine.

Ce film fera l’objet de l’atelier de Leslie Kaplan et Heitor O’Dwyer de Macedo le lendemain après-midi, en présence de T. de Peretti et Liza Terrazzoni (sociologue).


12 août à 18h VIDÉO-DANSE

DEDANS CE MONDE de Loïc TOUZÉImage Alice Gautier – Son Julie Michel – Production ORO. Durée 34 mn.

Dedans ce monde est le récit choral d’habitants d’un village dans le Finistère nord qui depuis dix ans participent entre fin août et début septembre à une expérience chorégraphique inédite. Ce sont les gestes successifs que plus de quarante artistes ont partagé avec ces habitants qui ont inspiré ce film. Lieu Chapelle Saint-Antoine.


21h THÉÂTRE

LES CARNETS DU SOUS-SOL de Fédor DOSTOÏEVSKI (1821-1881)

Traduit du russe par André Markowicz (Actes Sud 1992) – Adaptation et mise en scène Noël CasaleInterprétation Xavier TaveraMusique Webern – Beethoven – Pärt – Cooke. Durée 1h

Bastia l’hiver. Un comédien confiné chez lui travaille seul « Les carnets du sous-sol » de Dostoïveski. Il lit, dit, joue avec, cherche à y déceler ce qui pourrait lui parler, pour essayer de penser un jour avec ce texte et avec nous le monde dans lequel nous vivons. N.C.

« Un monde en morceaux, éclaté, il se déploie à l’infini, dans tous les sens, pouvoirs et techniques, accomplissements, et en même temps, saturé, saturé, partout et sans arrêt des faits, des petits faits, des opinions, des idées. Un monde ouvert, en expansion, tout est possible, monde libre et sans entraves, mouvement joyeux, et non, le pire arrive, et on le sait, on sait tout déjà, c’est un grand discours lisse, couloirs identiques, présent perpétuel, on s’y déplace, tout est égal, équivalent, un discours d’autant plus grand et total qu’il est en pièces détachées, les pièces s’emboîtent, quel intérêt, on est mort, on nous tue. Notre monde. Dedans, n’importe où, un homme – l’homme du sous-sol – se met à parler, il parle, parle, parle, et sa parole éclatée, inquiète, inachevée, mouvement tournant et creux de sa parole, reprend et abandonne et reprend encore les petits faits, les opinions, les idées, colle au réel, le vrille et le tue, et n’en finit pas et recommence, et à l’image du réel ne s’arrête jamais, mais comment, sur quoi, s’arrêter. » LESLIE KAPLAN L’expérience du meurtre in « Les outils », POL éditeur Paris 2003.


 13 août à partir de 18h et après 21h. SOIRÉE DE CLÔTURE

Comme l’an passé, nous composerons cette soirée à partir de restitutions de travaux d’ateliers et de propositions impromptues (lectures, danses, musiques, chants…).

Mais cette année, nous aurons la chance et la joie de voir LOÏC TOUZÉ danser L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE, très célèbre ballet de VASLAV NIJINSKI, créé par les Ballets russes de Serge Diaghilev au Théâtre du Châtelet à Paris en 1912. Avec ce ballet, dont il est aussi l’interprète principal, Nijinski s’imposera d’emblée comme un chorégraphe original, soulignant l’animalité et la sensualité du faune par le costume et le maquillage. Jouant avec les angles, les profils et les déplacements latéraux, Nijinski y abandonne la danse académique au profit du geste stylisé.

 

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